Ma méthode

    Cette ruche est composée de plusieurs éléments identiques que l'on rajoute suivant la force et le développement de la colonie d'abeilles.

Toutes mes ruches sont fabriquées en Douglas ou Mélèze, bois imputréscible n'ayant besoin d'aucun traitement. C'est pur folie de les peindre quand on veut faire de l'apiculture naturelle. Les enduire d'huile de lin ne sert à rien, mieux vaut ne rien mettre ce qui facilite la transpiration et les échanges gazeux. Ces ruches survivront dans le temps à bien des apiculteurs.

Vous pouvez trouvez des sites concernant la fabrication des ruches warré tel que : https://www.apiculture-warre.fr/construction/

Ruche Warré 2 éléments sans cadre qui correspond à peu près au corps d'une ruche Dadant 

Mes abeilles hivernent sur deux éléments voire trois. Je mets un élément par le bas en début de printemps puis d'autres par-dessus avec grille à Reine (en guise de hausse), au fur et à mesure que la grappe s'agrandit et que les abeilles bâtissent les rayons. Avec des ruches neuves, les abeilles ont du mal à descendre ou monter, dans ce cas-là, il est bien de mettre des échelles (une barrette construite  par exemple).

Pour ceux qui sont d'agrandir la ruche que par le bas, c'est possible. Je le fais que pour le premier élément ajouté car pour avoir du miel propre sans pollen je dois agrandir par le haut avec une grille à reine.

 

Je me suis inspiré de la méthode de Gilles Denis. Je vous conseille vivement de lire son livre, clair et précis ( https://ruche-warre.com/).


Dans chaque élément il y a 8 rayons, bâtis sur des barrettes amorcées de cire. Je n'utilise pas de cadre car je travaille par élément. Excepté pour ceux qui veulent faire de l'élevage de reines en prélevant du couvain, il faut dans ce cas décoller les rayons. Je multiplie mes ruches que par essaims artificiels ou division.
On peut avoir des vitres à l'arrière des éléments, ce qui permet de suivre l'évolution de l'essaim dans la ruche. Le suivi de mes ruches se fait essentiellement par le dessous de chaque élément et par la planche d'envol. En ce qui me concerne je n'ai pas de vitres sauf sur deux ruches de démonstration chez moi. J'ai choisi des toits plats isolés en liège pour des raisons pratiques. En effet lorsqu'on manipule des éléments pleins d'abeilles, le toit plat retourné s'avère très utile comme support.

L'extraction se fait par élément entier. Il n'y a pas besoin d'avoir un extracteur. Si l'on a un petit nombre de ruches il suffit de briser les rayons directement dans un tamis au-dessus d'un maturateur (contenant inox) et laisser le miel s'écouler. Dans mon cas j'utilise un broyeur à pommes en inox  posé sur un bac à désoperculer avec tamis, ainsi après broyage le miel s'écoule. Je n'ai plus qu'à ouvrir le robinet, récupérer le miel dans un sceau et mettre dans un maturateur. Une fois les cires égouttées ( 10/12 heures ) je les transfère dans un fondoir à cire qui me sépare le miel restant (4/5%) des  cires par densité.

Ci-dessous vous pouvez voir un élément sur le broyeur à pommes ainsi que deux beaux éléments remplis de miel ( 15 kg de miel chacun environ )


Pour les abeilles : la dimension de la ruche fait qu'elle est plus facile à chauffer ; les abeilles bâtissent leurs rayons seuls ; on les dérange beaucoup moins ; on leur laisse plus de miel, et on nourrit qu'exceptionnellement.
Pour l'apiculteur : moins d'intervention ; même par curiosité, on peut observer les abeilles par-dessous ; les différentes opérations sont plus simples à réaliser : division, essaimage artificiel, extension de la ruche... et surtout plus de cires gaufrées et plus besoin de filer les cadres. La récolte et l'extraction en professionnel ne sont pas plus simples qu'avec des ruches à cadre.

Le gros souci c'est le démarage sur des ruches neuves. Les abeilles n'aiment pas le bois neuf et surtout la noire, elles quitteront facillement cette ruche qui ne sent pas encore bon la propolis, la cire et le miel. Sur des ruches à cadre on leur fourni déjà des cadres bâtis c'est plus simple alors il faut être patient et persévérer !

Pour comprendre la Warré, il faut accepter l'idée que l'on ne travaille pas du tout de la même manière qu'avec une ruche à cadres et faire abstraction de beaucoup de ces pratiques. Je peux dire qu'il faut changer de logiciel. Certains abandonnent la warré car ils pratiquent comme avec les grosses ruches à cadre et leurs abeilles de compétition ; à qui il faut donner des tonnes de sucre et des acaricides en permanence. Travailler avec l'abeille noire locale est ma priorité. Je précise également que ce n'est pas parce qu'on est sur warré sans cadre qu'il faut s'attendre à des miracles. Les pertes sont également présentes, la ruche idéale n'existe pas ! La qualité des souches d'abeilles est primordiale (voir colonie croisée).

J'ai fait ce choix car moins intrusif dans le développement des abeilles et  plus proche de l'essaim sauvage. C'est aussi une question de sensibilité.

On peut observer les rayons comme en feuilletant un livre (contrôle du couvain par exemple)                                           

 

En conclusion,

une apiculture la plus respectueuse possible de l'abeille en respectant son cycle naturel par l'essaimage (artificiel ou naturel), sans nourrissement ou exceptionnellement ;

ne pas TRAITER, l'essaimage vaut un bon traitement et la sélection naturelle est un gage de pérennité !  (à condition de ne pas avoir une trop forte pression économique) ;

un bon état sanitaire par un renouvellement naturel des cires (absence de cire gaufrée) ;

un environnement préservé (au petit bonheur la chance suivant où on se trouve) ;

et une préservation de la race indigène*.

 

*Dans la pratique de terrain, chacun utilise une race de son choix, sans coordination régionale. On assiste alors à des croisements " anarchiques " conduisant à une population d'abeilles abâtardies, mais aussi à la disparition de la race indigène (voir colonie croisée).